09/12/2013 de 17h à 19h

Bâtiment F (UFR DSP)
La salle sera communiquée prochainement

Véronique Champeil-Desplats
Professeure de droit public,
Directrice de l’Equipe Credof,
UMR
 CTAD
Conférence organisée par l’Equipe Theorhis de l’UMR 7074 CTAD

L’Equipe Theorhis du CTAD accueille Véronique Champeil-Desplats qui publiera prochainement un ouvrage sur la méthodologie du droit et de la science du droit aux éditions Dalloz. Elle s’interrogera sur le thème: « Ecrire en France au début du XXIème siècle sur la méthodologie du droit et de la science du droit: comment et pourquoi? »

«De quelle façon, jurisconsultes, travaillons-nous en fait ? De quelle façon devons-nous travailler?» Ces quelques mots de François Gény résument aussi simplement que parfaitement les préoccupations méthodologiques qui, pendant près de trente années en France, au tournant des XIXème et XXème siècles, ont animé « la belle époque de la doctrine française ». Bien entendu, la doctrine de cette époque n’a pas été la première à investir les questions de méthodes. Celles-ci ont sans doute toujours été, à un degré ou à un autre, au cœur de la réflexion des juristes de tout continent. Il reste que le triple contexte de spécialisation et d’autonomisation des savoirs juridiques, de positionnement de la science juridique face à l’affirmation des sciences sociales et de redéfinition épistémologique des conceptions du travail scientifique, a porté François Gény, Raymond Saleilles, Emile Boutmy, Maurice Deslandres, Adhémar Esmein, Edouard Lambert, et bien d’autres encore, à devenir les acteurs d’une parenthèse enchantée de la méthodologie juridique, parenthèse, sans doute, jamais entièrement refermée, mais parenthèse, en France, jamais assurément égalée.

L’étude de la méthodologie du droit et de science du droit proposé tente, dans un premier temps, dans une double perspective historique et épistémologique, de retracer comment, pour instituer leur savoir en tant que sciences les juristes ont d’abord pris modèle sur celles qui étaient déjà instituées à leur époque, et tout particulièrement la logique, les sciences exactes, physiques et de la nature. Les excès de formalisme auquel a pu conduire ce premier mouvement ont provoqué une réaction qui a alors porté une partie des juristes, de façon plus ou moins radicale, à se tourner vers les sciences sociales. Elle expose ensuite, dans un second temps, et dans une perspective analytique, les principaux outils méthodologiques et leurs usages tant au sein des discours qui analysent le droit que de ceux qui le produisent et le justifient.

Le séminaire ouvre à la discussion de tous la pertinence et l’utilité d’une telle démarche.

Véronique Champeil-Desplats est l’auteur, notamment, de Norberto Bobbio. Pourquoi la démocratie, Michel Houdiard éditeur, mars 2008 et de Les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République – Principes constitutionnels et justification dans les discours juridiques, Paris, Economica, Coll. droit public positif, 2001.